Expériences sur les animaux et essais sur des malades du cancer
Extrait de l'article de Wikipédia https://fr.wikibooks.org/wiki/Affaire_Priore/Historique_de_l'Affaire
Francis Berlureau fournit à Antoine Priore des tissus animaux pour ses expériences.
Un jour de 1952, en opérant sur les testicules d'un bœuf atteint de cancer, il est frappé par le fait que les caractéristiques électriques mesurées sont totalement différentes de celles d’un testicule normal. Ce qui l’amène à penser que le cancer est la conséquence d’un dérèglement électrique des cellules. Dans cette hypothèse, il serait possible d'envisager un traitement électromagnétique du cancer, si toutefois son appareil permet, comme il le pense, de modifier les propriétés électriques des cellules...
Le Dr Berlureau se décide alors à confier à Antoine Priore des animaux cancéreux, destinés à être euthanasiés. Certains de ces animaux seront guéris ou verront leur état amélioré. Dès cette époque, la presse locale fait part de ces résultats[1].
Fasciné par ce qu'il pense être une immense découverte, le Dr Berlureau tente d'attirer l’attention des spécialistes du cancer et commence[2], vers la fin de 1952, avec le Pr Blanquet de la faculté de médecine de Bordeaux. Il semble qu’un début d’expérimentation a eu lieu[3].
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« Priore et appareil c 1952 a » [archive] |
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« Priore et appareil c 1952 b » [archive] |
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« Priore et appareil c 1952 c » [archive] |
Quelques lapins et rats greffés avec la tumeur expérimentale T8 de Guérin ont été traités par Antoine Priore, mais l’expérimentation fut sans suite. Puis, en juin 1953, le Dr Berlureau a contacté le centre anti-cancer de Villejuif et le Professeur Lachapelle, directeur de la fondation Bergonié, centre anti-cancer de Bordeaux, auxquels il propose[4] une expérimentation animale pour tester l'efficacité du traitement de l’appareil d’Antoine Priore.
Ses propositions sont rejetées d’emblée, car c’était chose connue des cancérologues bordelais qu’Antoine Priore traitait des malades atteints de cancer. Dans les milieux médicaux, il était classé d’emblée parmi les « guérisseurs » et on le considérait plus ou moins comme un charlatan, ce que ne pouvait qu’être un vulgaire réparateur de radio.
Ensuite le Dr Berlureau se tourne vers la faculté des sciences de Bordeaux et tente[5] pendant les années 1956 à 1959 d'attirer, sans succès, l'attention d’un professeur de physique de l'université de Bordeaux, Roger Servant.
Peu découragé par l'attitude des universitaires, Antoine Priore poursuit ses recherches et met au point des appareils plus élaborés, avec lesquels il traite, sous contrôle médical, beaucoup de malades atteints de cancers divers.
Essais sur les malades jugés incurables
En 1953, Antoine Priore va franchir une étape importante. Avec le concours de certains médecins bordelais (les docteurs Fournier, Princeteau, Connardeau et Dagréou), il entreprend le traitement de malades atteints de cancers jugés incurables. Il va ainsi traiter, en quelques années, de nombreux patients. (Aux funérailles d'Antoine Priore, en mai 1983, on pourra rencontrer, parmi l'assistance, d’anciens patients, jugés incurables dans les années 1950 - 1960.)
Le Dr. Fournier tient informé le président de l'Ordre des Médecins de la Gironde et les soins sont prodigués gratuitement[6].
Le Dr Fournier a constitué un dossier, où sont réunis tous les cas traités par Antoine Priore. Les documents concernant les patients traité par Antoine Priore sont très fragmentaires et sont principalement des comptes rendus d'examens anatomo-pathologiques ou attestations de médecins traitants, mais ils correspondent aux pratiques médicales à l'époque.
On doit considérer ces rapports de cas comme anecdotique et pas de tout comme « preuve » de l'action du rayonnement contre le cancer, car ils sont peu nombreux et les cas cliniques ne sont pas parfaitement définis. Mais, il est incontestable qu'ils étaient d'une très grande utilité pour Antoine Priore dans ses tâtonnements de réglages avec ses appareils.
De ce dossier nous avons retrouvé quelques fiches :
- 1954 Le cas d'un garçon âgé de 15 ans, A.B., pour lequel les spécialistes hésitent entre deux diagnostics : un réticulo-sarcome ou une forme maligne de maladie de Hodgkin. Ce garçon traité à l’aide de la machine de Priore a pu obtenir en 1956 et puis en 1966, un certificat médical attestant sa parfaite santé.
- Septembre 1954 : Compte rendu d'examen fait par Dr. Angibeau pour A.B. : Hodgkin malin[7].
- Décembre 1955 : attestation du Dr. Cotoni : A.B. est en bonne santé[8] ;
- Octobre 1966 : attestation du Dr. Moulinier que A.B. ne présent aucun affection aiguë ou chronique[9].
- Lettre de remerciement de la part de A.B. adressée à Antoine Priore[10]
- 1955 G.R. atteint d'un cancer du larynx, a refusé une laryngectomie. Il a été complètement guéri après un traitement par l’appareil de Priore.
- 1956 Mme M. avait un cancer du sein. Après le traitement, la tumeur a disparu. Mme Masse était toujours en bonne santé vingt-cinq années plus tard[14].
- 1958 M.P. concerne une ulcération de la lèvre. La biopsie révèle un sarcome fibroblastique qui disparaissait après traitement
- Janvier 1958 : CR anatomo-pathologique du lèvre de M.P. par le Dr. Carles : sarcome fibroblastique[15].
- Février 1958 : Lettre du Dr. Cabanie : Après traitement chez Priore M.P. est en bonne voie de guérison[16]
- Avril 1958 : Attestation du Dr. Connardeau : M.P. ne présente plus aucun signe de lésion au niveau de la lèvre supérieure[17].
- 1959 Mme Q-C.concerne une tumeur maligne, s’accompagnant d’une biopsie avant et après le traitement Priore,
- 1959 Mme Dagréou, épouse du Dr. Henri Dagréou, souffrait d'un cancer et fut traité par le Dr. Delmon à la Fondation Bergonié. Devant l'inefficacité du traitement le Dr. Delmon préconise le traitement par la machine de Priore ! Le compte rendu de la maladie de son épouse est donné par le Dr. Dagréou[20] en 1987.
- Pratique illégale de la médecine L'accusation de soigner des malades et de pratiquer illégalement la médecine est proféré entre 1959 et 1965 pour dénoncer Antoine Priore comme un charlatan. La presse populaire l'utilise pour insinuer qu'Antoine Priore a comme premier motif l’appât de gain et un certain milieu médical l'utilise pour décrédibiliser le travail expérimental fait par les Professeurs Rivière et Guérin. La réalité est plus nuancée :
- Le professeur Reboul, radiologue à l'Institut Bergonié propose qu'Antoine Priore puisse traiter certains de ses patients[21]. Priore accepte la proposition, mais ne peut les traiter à l'hôpital, car son appareil n'est pas transportable. L'administration du C.H.U. refuse le transport des malades chez Priore à Floirac[22]. En conséquence Reboul ne peut pas tester les effets du rayonnement sur ses patients !
- Le 8 mai 1961 le Dr. Grenoilleau, Inspecteur divisionnaire de la santé, somme Priore de traiter des malades uniquement dans le cadre défini par le directeur de la Fondation Bergonié, le centre anticancéreux de Bordeaux, sous risques de poursuites pour pratique illégale de la médecine[23].
- En février 1962, le professeur Lachapèle, directeur de l'Institut Bergonié, propose un local à l'hôpital pour Priore de construire un appareil[24]. Priore refuse l'offre car d'abord il est dans l'impossibilité financier de construire un appareil neuf à l'hôpital et il a peur d'être dépossédé de sa découverte.
- Le traitement des malades du cancer par Antoine Priore s'arrête.
Références
« Le cancer : perturbations électriques des tissus », dans La Vie de Bordeaux, 15 août 1952 [texte intégral [archive]]
« Je crois à la thérapeutique électrique, affirme M. Priore », dans Sud-Ouest, 8 août 1952 [texte intégral [archive]]
« M. Priore s'inspire d'une théorie personnelle pour aider à la lutte contre le cancer », dans Sud-Ouest, 16 août 1952 [texte intégral [archive]]
« Un ingénieur bordelais apporte sa contribution à la lutte contre le cancer », dans Courrier Français, 8 août 1952 [texte intégral [archive]]
F. Berlureau, « L'histoire d'Antoine Priore » [archive]
F. Berlureau, « Notes historiques » [archive]
R. Courrier, « Notes: Antoine Priore » [archive]
Dr. Fournier, « Lettre du 15 novembre 1965 » [archive]
Dr. Angibeau, « CR examen anatomo-pathologique » [archive]
J. Ducrot, « Lettre du 24 avril 1983 adressée à R. Pautrizel » [archive]
J. Ducrot, « Lettre adressée à Mme F. Priore le 3 novembre 1983 » [archive]
Dr. Machy, « CR Biopsie sur Mme Q-C. » [archive]
Pr. Tayeau, « Lettre du 9 février 1962. » [archive]
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